Nous avons perçu dans le texte précédent que l'impact des autres sur moi et mon développement a une importance capitale. Je dois toutefois constater qu'en étant tous des êtres sociaux, la présence de l'autre est primordiale dans ma vie. Je ne peux couper les liens qui m'unissent aux autres et m'isoler socialement sans en payer le prix.
En effet, le réseau social est composé de l'ensemble de mes interactions sociales qui me relient à tous les individus qui gravitent autour de moi dans mon environnement familial, amical, professionnel, amoureux etc. Mon réseau est une structure sociale dynamique qui m'encadre et me fait bénéficier de la vie en communauté. Il me permet de capter les idées, les valeurs, les pratiques et même les faits émotionnels qui émanent de l'autre personne. Je peux m'en servir pour développer et préserver mon identité dans la relation et l'image que je reçois des autres.
La présence est un facteur important d'équilibre de vie et peut s'évaluer en plusieurs objectifs, à savoir : 1-Le partage d'objectifs communs vécus par la majorité des membres du groupe; 2-L'échange d'informations et l'entraide entre les individus; 3 Les rites ou programmes communs au travers lesquels les individus du même groupe se reconnaissent; 4 le sentiment d'appartenance, la proximité et la cohésion entre tous.
Un autre facteur d'équilibre de vie dans la relation sociale se caractérise par le fait qu'elle est constituée d'un capital de ressources que l'autre peut être capable et prêt à me donner alors que je pourrai en faire autant pour lui ou pour quelqu'un d'autre. Cette relation de réciprocité est souvent porteuse de confiance et de sécurité.. Elle joue le plus souvent dans les deux sens de la dyade et se retrouve dans les invitations, l'entraide, les pratiques de loisir, l'écoute ou autre. Cette relation me donne souvent un sentiment d'utilité sociale tout en confirmant en moi un sentiment d'appartenance à la communauté. Dans sa fonction de partage et de support, elle me permet d'affiner ma perception des problèmes que je vis en me donnant d'autres visions de la situation et surtout en me permettant de voir que je ne suis pas seul à le vivre.
Certaines études ont démontré l'importance de posséder une bonne capacité relationnelle car elle permet une grande dimension d'apprentissage puisée dans les contacts avec autrui. Ces études ont démontré que cette capacité est essentielle à la réussite professionnelle de même qu'au bonheur familial.
Mais cette sociabilité est un processus fragile qui pour certaines raisons comme un déménagement dans une autre ville, une autre école, une maladie, une perception de trahison, le vieillissement ou autres peuvent mener à la perte de son réseau social, à l'isolement social et à un fort sentiment d'exclusion. Ceci peut provoquer chez-moi soit un sentiment de rejet soit la peur de la relation, donc une souffrance importante quoique trop souvent inconsciente.
Il peut en résulter alors un fort stress suscité par des idées noires qui tournent en boucle constamment dans un même problème, une détresse psychologique, des idées suicidaires ou la dépression.
L'isolement social est caractérisé par une attitude de repli sur soi, une difficulté à trouver sa place dans le monde qui m'entoure et une rupture avec mon environnement social. Il devient vite un fardeau pour l'individu qui se laisse prendre à cet isolement en le coupant d'une source importante de mieux-être, c'est-à-dire la présence des autres humains près de lui.
L'Organisation mondiale de la Santé (O.M.S) considère que la santé, c'est l'état complet de bien-être physique, psychique et SOCIAL. Nul ne doit se laisser emporter par l'isolement. Je dois rester prudent car ce processus peut aujourd'hui être enclenché par le style de vie actuel qui est teinté par la vitesse, par la multitude de tâches demandées par le quotidien, par la technologie qui trop souvent m'empêche de nourrir au mieux mes relations sociales. Tant qu'aux comportements de plus en plus individualistes que l'on rencontre aujourd'hui, ils peuvent aussi provoquer un important manque de contact avec les autres. Il faut de plus faire attention à l'illusion qu'on se donne un grand réseau social par le virtuel. Les sites tels que facebook ou autres sont une fenêtre sur l'autre mais qui est cet ami que somme toute je ne connais vraiment, réellement que par mon ordinateur?
Je me situe à quel niveau relationnel? Est-ce que je me sens bien entouré ou trop seul? Je dois prendre en compte, ici, que mon capital social ne dépend pas du nombre de contacts dont je dispose mais de la qualité des relations que j'ai avec ceux-ci, de même que de la place que j'occupe dans le réseau.
Cette semaine, je réfléchis à mon vécu social actuel:
Si je perçois que cet isolement est plus ou moins installé dans ma vie, je me dois de faire marche arrière et revenir vers les autres à la mesure de mon besoin. Pour ce faire, je dois me créer de nouveaux liens et reprendre contact avec les individus de mon environnement qui peuvent avoir quelque chose en commun avec moi. Pour nourrir cette possibilité, je vais chercher au travers des cours, des sports ou du bénévolat pour lesquels j'ai de l'intérêt. En m'investissant dans un mouvement pour lequel j'ai de l'intérêt, je me donne un plaisir et une stimulation toute personnelle de même que la possibilité d'établir une ou des relations enrichissantes.
Bon travail!
Jocelyn Boudreau