La communication 2 Le langage corporel

COMMUNICATION 2 - Le langage corporel

Quand j’étais enfant, il m’arrivait de mentir à ma mère ou de ne pas être attentif à ce que disait le professeur à l’école. Très souvent, je me retrouvais surpris et bouche bée parce qu’immédiatement, l’adulte me sermonnait et me ramenait à la réalité. Je me sentais honteux et coupable mais surtout fâché parce que je ne comprenais pas comment ils pouvaient se rendre compte du mensonge que je disais ou de l’inattention que je vivais. Et vous, avant de lire la suite, pouvez-vous amener une réponse à mon incompréhension?

 

J’ai compris bien des années plus tard qu’ils percevaient la réalité uniquement en me voyant et en m’observant. Lorsque je mentais à ma mère, le langage de mon corps me trahissait puisqu’il ne reflétait pas la même réalité que mes mots : quand je mens, mon regard devient fuyant et ma tête se promène de droite à gauche parce que je me sens incapable de regarder l’autre dans les yeux. Alors que, quand j’étais dans la lune à l’école, mes yeux vides indiquaient à mon professeur que j’étais perdu dans mon monde intérieur donc non attentif à ses propos.

 

Le langage corporel ou la communication non verbale désigne le plus souvent un langage gestuel inconscient souvent peu perceptible. Il est composé de mouvements réactionnels le plus souvent incontrôlés. Il se retrouve dans mes gestes, mes postures, le mouvement de mes yeux, etc. Il exprime ce que je ressens, trahit ce que je veux cacher et peut même démontrer qui je suis. Il est instantané.

 

 Le langage corporel est ma communication la plus directe et honnête car il est issu de mon inconscient. Il agit automatiquement sans que je m’en rende compte. Il n’est pas un langage auquel j’ai à réfléchir; il n’a rien à voir avec mon monde cognitif mais puise plutôt sa source à mon être intime. C`est là que le geste dément la parole ou que mes yeux disent non mais ma bouche, oui. Je peux apprendre au fil de ma vie à mieux le connaître et le maîtriser en partie. Il me servira aussi à décoder chez les autres les émotions, la réalité et les mensonges.

 

Je peux reconnaître ce langage par les expressions et les moindres réactions du corps. Par exemple, une posture trop contractée note souvent une attitude de soumission; les bras ou les jambes croisées peut être interprété comme un geste de protection ou de résistance alors que les bras ouverts montrent soit une ouverture à l’autre soit un défi. Les expressions de mon visage comme les froncements de sourcils, du front ou du nez de même que les sourires, les moues ou les grimaces parlent très fort de l’instantanéité de ce que je ressens. Cette communication inconsciente passe aussi par la rougeur subite, le haussement d’épaule, les signes de la tête ou des mains et particulièrement le regard.

 

Les émotions du moment sont transmises par la gestuelle. Lors d’une fête, le plaisir se voit sur les visages mais aussi le dépit chez un ou l’autre des convives et sa hâte de vouloir partir. De même, lors d’un rendez-vous amoureux, l’attirance et l’amour se lisent dans les yeux et le toucher de chacun.

 

 Mais dans certaines circonstances, il y a une possibilité de source de stress et de mal-être au moment où je suis en communication avec l’autre. Je dois être conscient alors que tout message est composé de 2 aspects : son contenu et l’affectivité qui sous-tend le langage gestuel de chaque interlocuteur, plongé dans la communication du moment. Elle est formée de ce que je dis mais aussi de ce que j’ai envie de dire. Par exemple : mon patron me demande de faire des heures supplémentaires alors que j’ai promis une sortie à mon épouse. Comme je ne veux pas déplaire à mon patron, je lui dis OUI mais le pincement de mon nez indique que je voudrais dire NON pour ne pas déplaire à ma conjointe. Dans n’importe quelle dyade ou relation, un malaise peut être vécu par un des interlocuteurs ou les deux.

 

Je gagne à être à l’affut de ce que mon corps et le corps de l’autre communiquent. Il est de ma responsabilité d’être ouvert à cette réalité qui nous habite tous et de savoir décoder ce langage. Je pourrai apprendre à me protéger dans le propre combat de mon conscient et de mon inconscient afin de devenir le plus transparent possible avec moi-même : en exemple, quand je suis débordé et pris dans le temps, le respect que je me dois à moi-même m’empêchera de dire OUI pour offrir une belle image de moi alors que je PENSE NON parce que je me sens trop occupé.

 

La connaissance du langage corporel peut m’aider à mieux contrôler celui-ci chez-moi mais peut surtout m’aider à mieux décoder mon interlocuteur afin de m’assurer d’avoir une communication véritable, sans mensonge ni faux-fuyant, et dans laquelle une réaction émotive trop intense ne viendra pas tout faire basculer dans l’agressivité.

 

Pour acquérir cette connaissance, bien des livres et des sites internet sont disponibles. Il y a beaucoup de matière dans les écrits de Jean-Pierre Veyrat et aussi dans la programmation neuro-linguistique ( PNL) qui met l’accent sur l’importance du regard et de la position des yeux en tant que source d’information sur le processus de la pensée de l’interlocuteur.

 

EXERCICES :

 

Dans les semaines à venir, je vais lire sur le sujet et approfondir mes connaissances de la gestuelle.

Par la suite, je m’observerai lors de mes communications quotidiennes afin d’évaluer la cohérence entre ce que j’ai dit et ce que je voulais dire. Je m’interrogerai sur les raisons pour lesquelles je ne me suis pas permis d’être moi-même, quand je serai persuadé d’avoir été incohérent.

Plus tard, j’essaierai de m’attarder au langage et à la gestuelle de l’autre.

 

Bon enrichissement!                                                     

 

Jocelyn Boudreau